Interférences d'ondes monochromatiques
1) Phénomène
d’interférences lumineuses
a) Dispositif
expérimental des
fentes d’YOUNG
Le pinceau cylindrique
de lumière
monochromatique, émis par le laser hélium-néon, éclaire deux
fentes fines à bords parallèles, de même largeur, percées dans
une plaque opaque, la distance entre les deux fentes étant de
l’ordre du millimètre.
Un écran d’observation
est placé
perpendiculairement au pinceau laser, parallèlement au plan des
fentes et à une grande distance de ce plan.
Ce dispositif a été
utilisé
pour la première fois en 1805 par le médecin et physicien
britannique Thomas
YOUNG (1773-1829)
qui
employait alors une source ponctuelle monochromatique différente du
laser.
b)
Observations
La figure d’interférences est
constituée par une succession de segments rectilignes
alternativement brillants (maximum de lumière) et obscurs (absence
de lumière) , régulièrement espacés et parallèles aux fentes :
ce sont les franges
d’interférences .
Le plan médiateur de F1
F2 porte une frange brillante.
La distance entre les
centres de
deux franges brillantes consécutives est égale à la distance entre
les centres de deux franges sombres consécutives : cette distance
commune est appelée interfrange
i
.
c) Influence
des paramètres de
l’expérience
Dans cette expérience,
l’opérateur peut jouer sur un certain nombre de facteurs (longueur
d’onde de la lumière utilisée, distance entre les fentes,
distance entre le plan des fentes et l’écran d’observation) et
examiner ensuite la figure d’interférences obtenue.
On constate expérimentalement
les faits suivants :
- l’interfrange
est
proportionnel à la longueur d’onde de la lumière ;
- l’interfrange
est
inversement proportionnel à la distance entre les fentes
(l’interposition sur le trajet du pinceau laser de systèmes de
fentes d’écartement croissant donne des figures dont les franges
d’interférences sont de plus en plus serrées) ;
- l’interfrange
est
proportionnel à la distance séparant le plan des fentes de l’écran
d’observation (les
franges d’interférences deviennent de plus en plus resserrées au
fur et à mesure que l’on rapproche des fentes l’écran
d’observation) .
On change la forme de
la source
en réalisant l’expérience d’interférences à l’aide de deux
trous d’YOUNG
au lieu des fentes : la figure d’interférences est modulée par la
figure de diffraction d’une ouverture circulaire.
2)
Interprétation des interférences lumineuses
Conformément au
principe de HUYGENS : « La lumière se propage de proche
en proche à travers l’espace; chaque point atteint par la vibration
lumineuse devient à son tour une source de vibration » , les fentes
identiques et de très petites dimensions diffractent la lumière et se
comportent comme deux
sources secondaires diffractantes de lumière monochromatiques,
synchrones (émettant des ondes de même fréquence) et cohérentes
(émettant des ondes dont la différence de phase ne varie pas au cours
du temps) .
Une onde se propage de F1 à M et une autre de F2 à M : il y a donc au point M
de l’écran superposition des deux ondes et addition des deux vibrations
reçues . Les deux ondes interfèrent au point M.
Il y a interférence en
tout point d’un milieu où se superposent deux ondes de même nature et
de même fréquence : les interférences sont dites non localisées.
Toute la région de
l’espace où se superposent les faisceaux diffractés par les deux fentes
et où s’observent les interférences correspond à un champ
d’interférences. Lorsque deux ondes
se superposent en un point, la vibration résultante s’obtient en
faisant la somme des vibrations que les deux ondes produisent
simultanément au point considéré.
Deux vibrations
(« sinusoïdes ») en phase produisent une
superposition ou interférence constructive (frange brillante) et deux
vibrations en opposition de phase produisent une superposition ou
interférence destructive (frange sombre) .
En un point M du champ
d’interférence, la différence de phase( φ2 - φ1 ) e
ntre les deux
vibrations s’écrit en fonction de la longueur d’onde λ
de la lumière dans le milieu et de la différence de marche
δ = d2
- d1
= F2M
- F1M :
φ2 - φ1 =
2πδ
λ
Les
deux vibrations sont en
phase si φ2 - φ1 = 2kπ (k
entier, éventuellement nul) , c’est-à-dire si la différence de
marche δ
= d2
- d1
= kλ
: l’éclairement du point
de l’écran est maximum.
Les deux
vibrations sont en opposition
de phase si φ2 - φ1= (2k + 1)π (k entier,
éventuellement nul) , c’est-à-dire si la différence de marche δ
= d2
- d1
= (2k + 1)(λ/2) : l’éclairement du point de l’écran
est nul.
Un
maximum d’éclairement en un point du champ d’interférences
correspond à une interférence constructive en ce point : la
différence de marche, c’est-à-dire la différence de chemins
optiques parcourus par les deux rayons lumineux pour atteindre le
point d’observation, est un multiple de la longueur d’onde.
Un
minimum d’éclairement en un point du champ d’interférences
correspond à une interférence destructive en ce point : la
différence de marche est un multiple impair de la demi longueur
d’onde.
©2018 Cours de physique et chimie au lycée